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Les forêts tropicales du monde sont menacées, confirme des nouvelles données satellites de l'Université du Maryland et Google et publiées aujourd'hui sur Global Forest Watch.

Le monde a perdu plus de 18 millions d'hectares (45 millions d'acres) de couverture arborée - deux fois la superficie du Portugal - en 2014. Les pays tropicaux ont perdu 9.9 millions d'hectares (24.5 millions d'acres) de couverture arborée - plus de la moitié du total. La perte de la couverture arborée mesure le retrait ou la mort des arbres, indépendamment de la cause et prenant en compte tous les types de couverture arborée, des forêts tropicales humides en Indonésie aux plantations d'arbres en Europe. Ces données ne prennent pas en compte le gain de couverture arborée qui est une autre dynamique importante affectant les paysages forestiers dans le monde entier.


New analysis from GFW has identified new hotspots of accelerating loss in the Mekong River Basin, West Africa, South America’s Gran Chaco region and Madagascar.


L'accélération de la perte de couverture arborée au niveau des tropiques constitue une préoccupation majeure, et une recherche plus approfondie sur ces données peut révéler des moyens pour lutter contre les causes de la déforestation.

Voici un aperçu sur cinq grands points majeurs de perte de la couverture arborée en 2014:


[](https://wriorg.s3.amazonaws.com/s3fs-public/uploads/WRI15_Global_Tree_Cover_Loss-01.png)
Note: Nous utilisons une moyenne de 3 ans dans nos tableaux pour réduire l'incertitude d’une année à l’autre dans les données.
Plus de détails ici.

La perte de la couverture arborée s’étend au-delà du Brésil et de l’Indonésie

Les pays tropicaux ont à eux seuls perdu près de 10 millions d'hectares (25 million acres) de couverture arborée en 2014, une superficie représentant à peu près la taille de la Corée du Sud. Et la perte de couverture arborée dans les tropiques s’accélère.

Ceux qui suivent la déforestation tropicale ont tendance à se concentrer sur deux pays, le Brésil et l'Indonésie—pour la simple raison que les deux pays contiennent certaines des plus grandes superficies de forêts tropicales de la planète. Toutefois, le Brésil a réduit la déforestation en Amazonie de 70 percent au cours de la dernière décennie, ce qui est considéré comme un succès dans l’histoire de la conservation forestière. L’Indonésie a récemment prolongé un moratoire pour prévenir la délivrance des licences pour la déforestation dans certaines zones les plus riches en forêts du pays.

En 2014 cependant, nous pouvons constater une hausse dans la perte de la couverture arborée dans les deux pays. Les observateurs ont suggéré que l’augmentation au Brésil serait due aux changements des prix des matières premières et de la législation. En Indonésie, les dernières données déçoivent après la baisse dans la perte de la couverture arborée en 2013, mais les pertes restent bien au-dessous des taux de 2012. (Pour d’information à ce sujet, consulter notre prochain blog à paraitre le 3 septembre).

Le Brésil et l'Indonésie ne traduisent pas à eux tout seul l'image entière de la perte de la couverture arborée. Plus de 62% de perte de couverture arborée en zone tropicale en 2014 ont eu lieu dans des pays autres que le Brésil et l'Indonésie, comparée à 47% en 2001.




Un aperçu sur les données

Cette publication se fonde sur les données de perte de couverture arborée de la période 2000-2012 publiées dans Science et récemment mis à jour pour l’année 2013. Il inclut également les données des années 2012 et 2013 retraitées en utilisant un nouvel algorithme amélioré (plus de détails (ici).

Les données ouvrent également la voie pour la publication attendue du rapport d’Évaluation des Ressources Forestières 2015, un rapport complet de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et Agriculture (FAO). Les nouvelles données de Global Forest Watch et du rapport d’Évaluation des Ressources Forestières seront présentées lors du Congrès Forestier Mondial ià Durban en Afrique du Sud du 7 au 8 septembre.

Plus de détails sur le Congrès.

Cambodge : Un Point Majeur de Perte de Couverture Arborée dans le Mékong

La région du Grand Mékong (constitué du (consisting of Vietnam, Thaïlande, Cambodge, Laos, Myanmar and China’s province du Yunnan) en Chine) est le foyer de quelques-unes des forêts les plus riches en biodiversité dans le monde. Ces forêts sont économiquement importantes pour les populations locales. À l'exception de la Chine, le taux moyen de perte de la couverture arborée dans les pays du Mékong entre de 2001-2014 a augmenté **de plus de cinq fois du taux du reste des tropiques**

La situation est particulièrement préoccupante au Cambodge, due en grande partie à la conversion des forêts naturelles en plantations de caoutchouc. Depuis 2001, perte de la couverture arborée au Cambodge a augmenté plus rapidement que dans tout autre pays dans le monde. Bien que la perte de la couverture arborée au Cambodge ait atteint son sommet en 2010, il reste très élevé au cours des dernières années. Cambodge a perdu 4 fois la superficie de la couverture arborée en 2014 comme il l'a fait en 2001. Les chercheurs ont établi une forte corrélationentre déforestation dans le Mékong et les prix du caoutchouc sur le marché mondial, suggérant que la déforestation se poursuivra certainement avec l'augmentation de prix des matières premières.



[](https://wriorg.s3.amazonaws.com/s3fs-public/uploads/WRI15_Global_Tree_Cover_Loss-02.png)
*Source: World Bank. [Rubber prices](https://www.indexmundi.com/commodities/) were calculated by average historical monthly data of world commodity markets.

En dehors de l'Amazonie: Le Gran Chaco disparaît rapidement

Alors que les taux de perte de la couverture arborée ont sensiblement baissés dans l'Amazone brésilienne, nous assistons maintenant à une augmentation inquiétante du taux de perte de la couverture arborée dans d’autres régions boisées de l'Amérique du Sud, particulièrement dans les forêts tropicales sèches du Gran Chaco couvrant les zones du Paraguay, l'Argentine et la Bolivie. Le Paraguay se distingue particulièrement comme un point majeur notable de perte - tant dans le Chaco que d'autres écosystèmes comme les forêts Atlantiques—riches en biodiversité - en raison de l’extension de l'élevage du bétail et la culture de soja.

Certains prévoient que la déforestation continuera à augmenter dans le Gran Chaco et les forêts environnantes compte tenu du fait les éleveurs et les cultivateurs de soja 'étendent leurs activités dans des régions autrefois isolées, mais il y a des raisons d'être optimiste. De plus en plus d'entreprises – y compris les acheteurs de soja et de bœufs – prennent des engagements vis avis des politiques à zéro-déforestation. Il sera important de tenir ces entreprises pour responsables vis-à-vis de ces engagements. Global Forest Watch Commodities contribue au suivi des progrès réalisés dans ce sens.



Afrique de l’Ouest et Bassin du Congo

Des dix pays ayant la plus grande vitesse de perte de la couverture arborée, presque la moitié se trouve en Afrique de l’Ouest et Madagascar. Bien que l'Afrique de l’Ouest n'est pas souvent considérée comme un point majeur de déforestation, l'expansion du développement d'huile de palme a atteint son paroxysme sur les forêts de la région étant donné que les investisseurs et autres acteurs accélèrent la déforestation.

Les pays du Bassin du Congo, y compris la Democratic Republic of the Congo, Republic of Congo, Cameroon, Central African Republic and Gabon ont aussi connu une augmentation rapide de la perte de la couverture arborée du fait de l'expansion des plantations d'huile de palme, l'extraction du bois et l'agriculture à petite échelle.

Madagascar

En 2014, Madagascar a perdu 318,465 hectares importants (787,000 acres) de couverture arborée, environ 2% de sa superficie forestière totale, du fait de l'agriculture, des activités minières et l'extraction du bois de haute valeur.

Qu’est-ce que tout cela veut dire?

Alors que nous nous rapprochons du prochain Sommet sur le Climat de l'ONU (COP 21) a Paris en Décembre, les pays devront accorder une attention particulière à leurs forêts. Dans chaque pays figurant dans ce blog à l’exception de la Chine, le changement d'utilisation des terres, y compris la déforestation représente la plus grande source d'émissions de gaz à effet de serre. En absence de mesures urgentes pour mieux gérer les forêts, par exemple diriger l'expansion agricole sur des terres déjà dégradées—plusieurs pays pourraient ne pas atteindre leurs objectifs de réduction des émissions. Cela pourrait également limiter leur accès au financement REDD+ ou d'autres régimes de paiement basé sur la performance offerts par les pays donateurs. Plus important encore, ces pays vont perdre les bénéfices innombrables que les forêts procurent aux citoyens, tels que l'air pur et l'eau filtrée, le bois de chauffe et les aliments, l’habitat pour la faune, et bien plus encore.

Ces leçons sont également importantes pour les entreprises de consommation et les pays qui achètent les produits qui ont un impact direct et indirect sur les forêts. La Chine par exemple, a des répercussions massives sur les forêts bien au-delà de ses frontières, compte tenu du fait que sa demande en soja entrainent la déforestation en Amérique Latine et sa demande en bois, caoutchouc et enhydroélectricité conduit au défrichement de forêts dans le Mékong. Les autres grands pays consommateurs, y compris les Etats-Unis et les pays européens devraient également trouver des moyens pour réduire leur impact sur les forêts à l'étranger.

Les données peuvent aider. Compte tenu du fait que la technologie s'améliore,Global Forest Watch aura davantage de grandes capacités pour le contrôle de la perte de la couverture arborée et son corollaire important, le gain de la couverture arborée, pour fournir une image plus complète de la dynamique compliquée de perte et de gain qui caractérise les forêts du monde. Le prochain rapport de la FAO relatif à l'Forest Resources Assessment, which will be launched next week at the Évaluation de Ressources Forestière qui sera lancée la semaine prochaine au Congrès Forestier Mondial en Afrique du Sud va également contenir des informations importantes nous aidant à comprendre les changements en milieu forestier dans le monde entier, enrichissant une banque de données qui remontent à un plus d’un demi-siècle. Comme le monde de l'information forestière devient plus riche, tout le monde des représentants gouvernementaux, aux chercheurs et citoyens ordinaires peut être plus impliqué dans le suivi et la gestion de nos ressources forestières.

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